Bondy (France) : des occupations antiques et médiévales, datées du IIIe au XIe siècles - Part.1
FRANCE
Bondy - Fouilles archéologiques au centre de Bondy : des vestiges de près de 2 000 ans
Communiqué INRAP
Depuis plus de six ans, plusieurs opérations d’archéologie préventive se déroulent dans le centre de Bondy. Les fouilles successives ont révélé, entre l’église et l’Hôtel de Ville, des occupations antiques et médiévales, datées du IIIe au XIe siècles.
Plan mai 2011 © Cyrille Le Forestier, Marie-José Duprez/ Inrap
Ce quartier est aujourd’hui l’objet d’un nouveau projet d’urbanisation par Bondy Habitat. L’Inrap et le bureau de l’archéologie de Seine-Saint-Denis se sont associés afin de fouiller ce site, sur prescription de l’État (Drac Île-de-France).
Fouille d’une zone qui a livré des vestiges gallo-romains et du haut Moyen Âge © Emmanuelle JACQUOT / Département de la Seine-Saint-Denis
Des espaces funéraires successifs
Entre le IIIe et le Ve siècle de notre ère, une vaste nécropole est implantée sur le site. Riche de 400 sépultures, elle est actuellement pour partie fouillée.
Fouille de deux sépultures gallo-romaines. © Emmanuelle JACQUOT / Département de la Seine-Saint-Denis
Les défunts étaient déposés dans des cercueils dont les archéologues retrouvent parfois les traces de bois et des clous.
Fouille d’une sépulture gallo-romaine contenant deux individus © Emmanuelle JACQUOT / Département de la Seine-Saint-Denis
Mis au jour en 2007, sept sarcophages de pierre, alignés selon l’axe nord-sud, marquaient une limite de la nécropole. Un huitième est aujourd’hui en cours de dégagement.
Fouille d’une zone ayant livré un sarcophage en calcaire de la fin de l’époque gallo-romaine © Emmanuelle JACQUOT / Département de la Seine-Saint-Denis
A l’époque mérovingienne (VIe-VIIIe siècle), les pratiques funéraires évoluent et la nécropole se déplace vers le sud-ouest. Au début du VIIe siècle, une des plus anciennes sources textuelles régionales, le testament d’Ermentrude, relate la présence d’une église à Bondy, autour de laquelle la nécropole s’organise. Les précédentes fouilles avaient révélé des sarcophages en plâtre, parfois décorés. Les défunts y étaient inhumés, habillés et parés de plaque boucle de ceinture, d’épingles pour maintenir les vêtements fermés.
En 2007, la fouille au pied de l’église avait révélé des sépultures de pestiférés. Les défunts, parfois par groupe de cinq, reposaient dans des fosses multiples. Cette découverte de victimes de la terrible peste noire de 1348 est exceptionnelle en Île-de-France. Des analyses génétiques et les datations carbone 14 ont confirmé cette découverte.