Cave of Forgotten Dreams
Source - http://www.grotte-chauvet.org/la-grotte-chauvet-pont-darc-2/il-y-a-32-000-ans/
Le film du cinéaste allemand Werner Herzog consacré à la Grotte Chauvet-Pont d'Arc Cave of forgotten dreams a été présenté au 61e festival de Berlin (Berlinale) le 13 février. Ce film documentaire de 90' tourné au printemps 2010 en Ardèche est en 3D. Les membres de l'équipe scientifique dirigé par Jean-Michel Geneste sont très présents dans cette immersion dans la grotte ornée sud-ardéchoise.
Tourné au printemps dernier à Vallon-Pont-d'Arc, dans et autour de la Grotte Chauvet-Pont d'Arc, le film Cave of Forgotten Dreams de Werner Herzog a été à l'affiche du 35eme Festival international du film de Toronto. Le public nord-canadien a pu découvrir en avant première ce documentaire de 95 minutes en 3 dimension. Le film du célèbre cinéaste allemand consacré à la plus ancienne grotte ornée connu à ce jour, a fait sensation. "Avec Cave of Forgotten Dreams, l'usage du cinéma en relief se révèle aussi justifié que judicieux. D'abord parce que le lieu a toujours été interdit au public, contrairement à la fameuse grotte de Lascaux. Ensuite parce que les peintures découvertes semblent elles-mêmes jouer avec le relief des murs et s'animent littéralement lorsqu'elles sont éclairées avec une lumière mouvante comme a pu l'être le feu. Cave of Forgotten Dreams a donc une valeur documentaire primordiale par la nature exceptionnelle et bouleversante de ce qu'il enregistre et offre au regard. Mais ce n'est pas tout. Herzog, en plus d'avoir la décence de laisser du temps à l'admiration, construit un voyage à travers la naissance de l'art figuratif primitif. Il s'interroge sur l'art sans s'interdire la légèreté (il fait jouer l'hymne américain avec une flûte taillée dans un os il y a 30000 ans elle aussi). Et, entre autres miracles, il parvient, grâce à ses interlocuteurs, à presque matérialiser l'artiste qui, dans cette grotte, avait signé ces oeuvres en laissant l'empreinte de sa main un peu partout sur les murs...."
Les femmes, les hommes et les enfants qui vivaient en Ardèche il y a 32 000 ans étaient des Aurignaciens, membres de la première civilisation d’Homos sapiens (paléolithique supérieur). Nous sommes donc leurs descendants directs.
Photo : DRAC Rhône Alpes
Des chasseurs cueilleurs
Les Aurignaciens étaient des chasseurs-cueilleurs qui vivaient dans un environnement naturel sensiblement similaire au nôtre. A l’exception de la végétation, les artistes de la Grotte Chauvet – Pont d’Arc voyaient le même méandre abandonné de l’Ardèche et admiraient le Pont d’Arc. Seul point de passage de la rivière à pied sec, la monumentale arche de pierre et ses 54 mètres de hauteur était un signal visuel fort pour nos ancêtres.
Une steppe froide et sèche
En revanche, l’ambiance climatique était beaucoup plus froide. Les analyses réalisées sur le sol de fréquentation par les experts montrent que l’environnement des Aurignaciens était une steppe froide et relativement sèche. Une faune singulière vivait dans le secteur. Pour les préhistoriens de l’équipe scientifique, la chasse tenait une place importante dans la vie de ces hommes : un sentiment conforté par l’importance du bestiaire retrouvé sur les parois de la grotte et la multitude d’ossements (+ de 4 000).
Photo : DRAC Rhône Alpes
Les Aurignaciens ne vivaient pas dans la grotte
Les Aurignaciens ne vivaient pas véritablement dans la Grotte Chauvet – Pont d’Arc. La cavité fréquentée l’hiver par les ours des cavernes qui venaient hiberner était trop dangereuse. La majorité des 425 dessins ou représentations est concentrée dans le fond de la grotte : on peut donc penser que seuls les artistes désignés par les membres du groupe descendaient au fond de la grotte hors période hivernal. Certains préhistoriens comme David Lewis-William et Jean Clottes développent l’hypothèse chamanique.
Photo : DRAC Rhône Alpes