USA
Channel Islands – La découverte de vestiges, datés entre 11400 et 12200 ans, sur trois sites dans deux îles (Santa Rosa et San Miguel) du parc national des « Channel Islands » situé au large de la Californie, conforte l‘idée d’une migration d’Asie en Amériques par un passage au long des côtes-
(Crédit photo : University of Oregon/Jon Erlandson)
Les vestiges découverts - pointes de projectiles, hameçons, restes d’animaux comme des phoques, des poissons et des cormorans, coquillages - témoignent d’une activité sophistiquée de chasse et de pêche –
Les pointes – des flèches et des harpons – sont de très grande qualité et dénotent un travail de conception de grande précision- Ces pointes sont ultra fines, dentelées et possèdent des contre-pointes ou ardillons- Tout un art qui permettait d’éviter un décrochage de l‘hameçon-
(Crédit photo : University of Oregon/Jon Erlandson)
Ces différents objets sont parmi les premiers vestiges d'activités économiques liées à l'océan et d'adaptation maritime dans les Amériques et constituent un nouvel exemple de la diversité des économies paléo-indiennes-
Cette découverte semble réfuter l‘hypothèse, jusqu’ici admise, qui faisait des peuplades dites de Clovis les premiers habitants du continent américain- Les pointes de flèches sont de conception entièrement différentes et se distinguent de celles de Clovis, toutes bifaces, retrouvées un peu partout en Amérique du Nord- Par contre la forme et les techniques utilisées sont plutôt similaires à celles des outils trouvés sur des sites dans le bassin du Pacifique, du Japon à l‘Amérique du Sud-
La colonisation du continent américain a donc pu se faire vers la fin de la période glacière il y a 15000 ans, depuis le Japon en Alaska en passant par le Kamchatka et la mer de Béring- Les migrants auraient suivi, le long de la côte, une bande de « forêts de laminaires » (du nom de l’algue), un écosystème riche en coquillages, poissons, oiseaux marins, loutres de mer et phoques- Cette bande se poursuivait vers le Sud jusqu’au nord-est de la Californie- Ces sites révèlent des stratégies très anciennes et distinctes de subsistance de ces peuplades vivant sur la côte ou sur ces îles, comme la récolte d'ormeaux et d'autres fruits de mer et poissons dépendant des forêts de laminaires
Cette recherche a été conduite par une équipe de 15 chercheurs, menée par des experts de l'Université d'Oregon et l'Institution du Smithsonian, qui a publié ses résultats dans la revue Science du 4 Mars -