Marianne Denis
Source - http://www.lechorepublicain.fr/eure-et-loir/actualite/pays/pays-chartrain/2013/11/04/les-archeologues-de-la-ville-ont-mis-au-jour-lenceinte-ouest-du-lieu-de-culte-antique_1753214.html
Les archéologues de la Ville ont découvert, dans le jardin d’un couple de retraités, des vestiges du grand sanctuaire gallo-romain de Chartres.
Cela faisait sept ans que les archéologues de la Ville en rêvaient. Mais cette fois-ci, il semble bien qu'ils aient trouvé une partie de l'enceinte sacrée, appelée péribole, qui entourait le sanctuaire gallo-romain de Chartres, l'un des plus importants du monde antique. « Nous pensons avoir découvert une partie du mur du péribole ouest », confie Bruno Bazin, archéologue à la ville de Chartres et responsable de la fouille sur le site de Saint-Martin-au-Val. « Cette découverte devrait nous permettre d'établir la limite ouest du sanctuaire. »
Deux mètres de large
Le chantier doit se terminer pour laisser place aux travaux que souhaitent réaliser les propriétaires du terrain sur lequel fouille l'équipe. En quelques jours, « sans moyens mécaniques », Appoline Louis, Marielle Guingéno, François Kleitz, Bruno Bazin et quelques autres ont permis la mise au jour, deux mètres plus bas, de maçonneries qui « vont nous permettre de compléter le plan », avant d'être à nouveau ensevelies afin d'être conservées.
« Nous ne pouvons pas encore déterminer de chronologie avec ces éléments », indique Appoline Louis, en nettoyant un mur de près de deux mètres de large, sensé être le péribole du sanctuaire, le mur extérieur du quadriportique (NDLR : monument sacré composé de quatre ailes à portique). En perçant de petites fenêtres de fouilles, l'équipe espère découvrir des connexions de maçonneries entre le péribole et le temple du sanctuaire, dont on ignore à quelle divinité il pouvait être dédié.
5 % dégagés
L'ouvrage que cherchent à dégager les équipes de fouilles, dans le cadre de recherches programmées sur plusieurs années, est un ensemble monumental à vocation spirituelle. Pour l'instant, seulement 5 % du site a pu être mis au jour et matérialisé sur les plans.
Le site archéologique du sanctuaire de Saint-Martin-au-Val s'étend sur plus de 6 ha. La seule cour du monument, autour de laquelle s'organisent les quatre portiques ajourés de colonnes, représente 4,5 ha. La présence d'un tel site dans les bas-bourgs chartrains s'explique par la position géostratégique d'Autricum (NDLR : le nom de Chartres dans le monde antique). La Ville prend très au sérieux ces aménagements, vieux de deux mille ans. L'objectif est qu'ils deviennent le deuxième pôle touristique après la cathédrale.