PART.2
Un village des premières communautés paysannes en Auvergne
Industrie lithique en silex sur supports laminaire et lamellaire du Chasséen (Ive millénaire avant notre ère) La lame la plus longue au centre de la photographie mesure 8 cm. © Loïc de Cargouët, Inrap
Éléments de l'industrie osseuse chasséenne (fragments de poinçons et aiguilles) © Loïc de Cargouët, Inrap
La répartition spatiale des vestiges (structures et mobiliers), fait ressortir des pôles de densité très importante qui scandent l’espace et attestent une organisation complexe. Elle se caractérise par des zones délimitées et complémentaires, spécialisées dans différents types d’activités : ateliers de taille de l’industrie lithique, zones de stockage, aires de boucherie, zones d’activités autour de foyers à pierres chauffées, zones détritiques, etc. Ces différents pôles gravitent autour d’une zone centrale marquée par la présence de grands bâtiments quadrangulaires. Cette vision large de l’organisation spatiale d’un ensemble cohérent du point de vue formel et fonctionnel enrichit les connaissances encore très partielles sur les villages du Néolithique moyen. Certaines données issues de la fouille, comme la provenance des matières premières siliceuses, offriront la possibilité d’aborder les questions du territoire d’exploitation et des réseaux d’échange de ces communautés. Les comparaisons régionales avec les nombreux sites contemporains alimenteront la discussion sur les modalités d’occupation du territoire caractérisé par un maillage complexe de sites spécialisés et complémentaires. Elles permettront en outre un retour critique sur les modèles esquissés jusqu’alors.
Le site du Bronze moyen : des données nouvelles sur une période mal connue
Vase entier du Bronze moyen (1600-1500 avant notre ère) . Le vase a été installé au fond d’une fosse, son ouverture correspondant au niveau du sol. Une plaquette de marno-calcaire a été taillée pour le boucher. Cette roche claire pourrait également signaler la présence du vase enterré.© Eric Néré, Inrap
Vase entier enterré daté du Bronze moyen (1600-1500 avant notre ère) avant son prélèvement. L’étude de son contenu montrera s’il a servi à stocker des denrées ou s’il renferme les restes d’un enfant.© Eric Néré, Inrap
Les vestiges correspondent à un habitat dont une partie des sols de circulation est préservée. De larges bandes parsemées de fragments de terre à empreintes de clayonnage constituent un élément remarquable. Leur projection sur les nombreux trous de poteau permettra de valider leur interprétation comme traces de vestiges immobiliers (probables bâtiments). Des dépôts de vases entiers ont été trouvés : leur étude déterminera s’ils ont une fonction de stockage ou funéraire (possibles sépultures d’enfants). De nombreuses grandes fosses très riches s’ouvraient dans le sol, dédiées probablement en première intention au stockage. Quelques artefacts en bronze ont été découverts, rebuts issus des activités métallurgiques. Le site du Bronze moyen des Queyriaux s’inscrit dans un contexte régional où les occupations de cette période, contrairement à celles du Bronze ancien, sont peu nombreuses. Son analyse participera à la définition des diverses composantes de cette phase chronoculturelle mal connue.
Sépulture double de jeunes enfants datée du Néolithique moyen ou du Bronze moyen, 2011. Le contact des deux têtes et le fait que les membres inférieurs du sujet de gauche soient placés entre les membres inférieurs du sujet de droite attestent la simultanéité du dépôt. © Esther Gatto, Inrap
Aménageur : Planchimmo Sarl
Contrôle scientifique : Service régional de l’Archéologie (Drac Auvergne)
Recherche archéologique : Inrap
Responsable scientifique : Carine Muller-Pelletier, Inrap