Source : https://www.hominides.com/ossements-300000-ans-chine-espece-indeterminee/
Les restes d’un crâne et sa mandibule découverts à Hualongdong en Chine en 2015 ne semblent pas pouvoir être attribués à une espèce d’hominidé en particulier.
Crâne HDL6 Hominidé trouvé à Hualongdong en Chine – Xiujie Wu/Centre national de recherche sur l’évolution humaine
Une équipe internationale composée de chercheurs Chinois, Espagnols et Britanniques a mis au jour en 2019 – dans la région de Hualongdong (Est de la Chine) les restes d’un individu. C’est un crâne, une mâchoire inférieure associée ainsi que des os des jambes qui ont pu être exhumés. Les scientifiques ont associé les ossements à un seul individu identifié HLD6.
Pour les scientifiques ces restes d’hominidés datent de 300 000 ans, une période charnière pour l’évolution humaine.
Publiée dans le Journal of Human Evolution le 31 juillet, l’étude a révélé que la mandibule qui appartenait à un enfant de 12 – 13 ans, est « inattendue » et ne rentre dans aucun groupe taxonomique existant.
L’étude de la mandibule d’HLD6
En comparant la mandibule HLD 6 avec celles des hominidés du Pléistocène et celles des homme modernes, les chercheurs ont été surpris que les caractéristiques soient une sorte de mixte des deux lignées !
La mandibule présente la même forme que la mandibule d’Homo sapiens (c’est-à-dire l’espèce humaine actuelle qui a évolué à partir d’Homo erectus). Mais elle partage également une caractéristique d’une branche différente, les Dénisoviens, qui a également évolué à partir de l’Homo erectus. Comme les Dénisoviens, HLD 6 n’a pas de menton proéminent.
Pour la paléoanthropologue María Martinón-Torres, directrice du Centre national de recherche sur l’évolution humaine (CENIEH) en Espagne, « HLD6 ne présente pas un vrai menton mais présente des traits faiblement exprimés qui semblent anticiper cette caractéristique typiquement H. sapiens« .
Mais qui est HLD6 ?
Si cet individu ne ressemble pas totalement aux Homo sapiens, ni à la lignée qui mène aux Néandertaliens, ou aux Dénisoviens, il se pourrait qu’il appartienne à une branche jusqu’alors inconnue de l’arbre généalogique humain : « une lignée entièrement nouvelle, hybride entre la branche qui nous a donné les humains modernes et celle qui nous a donné d’autres homininés anciens de la région, comme les Dénisoviens« , précise les chercheurs.
Mais pour l’instant Homo denisovensis est plutôt identifié par son ADN que par son squelette. Pour cette espèce nous avons seulement une phalange, quelques dents, une mandibule à Xiahe (probablement dénisovienne) et un morceau de calotte crânienne. Pas facile pour comparer sa morphologie…
Qui est Dragon Man ?
La nouvelle a été reprise dans les médias avec des titres accrocheurs comme « une découverte qui pourrait changer l’histoire de l’homme », ou « réécrire l’histoire de l’évolution humaine » … On cherche donc le sensationnel à tout prix… Alors que, en fait, on ne sait tout simplement pas à quelle espèce appartenait cette mandibule…
Il est possible que HLD 6 soit le résultat d’un croisement entre plusieurs sous-espèces du genre Homo qui se sont implantées en Chine pendant le Pléistocène moyen, il y a 300 000 ans. Continuant de raffiner les branches de l’évolution humaine, les études du fossile HDL 6 vont se diversifier pour retrouver sa filiation et sa place entre les nombreuses espèces d’hominidés.
Morphological and morphometric analyses of a late Middle Pleistocene hominin mandible from Hualongdong, China
Xiujie Wu a, Shuwen Pei a, Yanjun Cai b, Haowen Tong a, Ziliang Zhang c, Yi Yan a d, Song Xing a, María Martinón-Torres e, José María Bermúdez de Castro e, Wu Liu a
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0047248423000908?via%3Dihub