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Kasbah de Mehdia (Maroc) - site historique Dar al Makhzen

 

Restauration de la Kasbah de Mehdia

Driss Lyakoubi

Source - http://www.lematin.ma/Actualite/Journal/Article.asp?idr=112&id=149106 

 

 

 

L'ambassadeur des États-Unis au Maroc, Samuel Kaplan, s'est enquis, à Mahdia (à 8 Km de Kénitra), des travaux de restauration de Dar El Makhzen à la Kasbah de Mahdia, un site historique situé sur la rive gauche de l'oued Sebou.

 

 

À cette occasion, M. Kaplan et le secrétaire général de la wilaya du Gharb Chrarda Beni Hssen, Youssef Saïdi, ont dernièrement présidé la cérémonie de lancement des travaux de consolidation et de mise en sécurité du site historique «Dar al Makhzen» au sein de la Kasbah de Mehdia. À cet égard, l'ambassade des États-Unis à Rabat a consacré, dans le cadre du «Fonds des ambassadeurs pour la préservation du patrimoine culturel», une subvention de 100.000 dollars au profit de l'Association des lauréats de l'Institut national des sciences de l'archéologie et du patrimoine (ALINSAP) pour la restauration et l'entretien de ce site de grande valeur historique et architecturale.

Selon un communiqué de l'ALINSAP, ce projet de revalorisation de la Kasbah vise essentiellement la remise en bon état d'une partie de la structure de la bâtisse de Dar al Makhzen et sa protection en vue d'assurer sa stabilité et d'arrêter le processus de dégradation qu'elle subit. Le projet, qui bénéficie aussi d'une subvention de 200.000 dirhams de la direction du patrimoine culturel du ministère de la Culture, concernera dans un premier temps les travaux de restauration qui permettront dans le court terme l'ouverture du monument à la visite. Ainsi, il sera procédé essentiellement à la réfection de la porte d'entrée principale du palais, à la réalisation de l'étanchéité traditionnelle du bâtiment, à la reconstruction et consolidation de la maçonnerie défectueuse, à la réfection du carrelage et à la reconstruction de la charpente et de la dalle traditionnelle.

Cette opération de restauration d'une partie de la Kasbah de Mehdia ne peut qu'accueillir l'adhésion totale de la population de Kénitra et de la région toute entière. Certaines personnes ayant assisté à la cérémonie de lancement des travaux de restauration d'une partie du site ont émis le souhait que d'autres opérations similaires englobent l'ensemble de ce patrimoine historique en dégradation avancée. Rappelons que les origines de la Kasbah de Mehdia sont encore incertaines. Le plus ancien document cite le nom de Thymiaterion-Subur, une ville bâtie à cet endroit par les Phéniciens au Ve siècle avant notre ère. Construite sur un escarpement rocheux, ses fortifications se dressent encore au bord de l'Atlantique pour dominer la plaine côtière et protéger l'embouchure de l'oued Sebou. Les ruines de la Kasbah de Mehdia se dressent sur une colline qui a vu se hisser des constructions carthaginoises, romaines, puis vandales sur l'emplacement choisi par Hannon, roi de Carthage, lors de son célèbre périple africain.

Les Ifrénides ou Béni-Ifrene, tribu amazigh, l'occupèrent vers 900 de notre ère. D'après certains récits historiques, Al Maâmora (l'ancien nom de Mehdia) est prise 46 jours par des Portugais en 1515, convoitée par les Hollandais, mais finalement emportée en 1614 par les Espagnols. Entretemps, elle servit de base de départ pour de redoutables pirates. En 1681, après de nombreuses tentatives, le Sultan alaouite Moulay Ismaïl s'empara de la ville. C'est alors que l'ancienne forteresse arabe reçut le nom de Mehdia qui signifie l'offerte, sans doute grâce aux trésors récupérés avec sa libération. Plusieurs monuments s'élèvent encore à l'intérieur de la citadelle. Une enceinte et deux portes dont une, située à l'est, est monumentale.
Cette dernière, construite en pierre taillée, évoque les portes de l'arsenal de Salé ou encore les grandes portes de Laâlou et de Bab Zaer de l'enceinte almohade de Rabat. À l'intérieur, outre des bâtiments en ruines, la Kasbah est embellie d'un complexe architectural monumental : la maison seigneuriale du caïd ar-Rifi, construite au XVIIe siècle, un hammam privé hispano-mauresque, des citernes, une prison et une mosquée. À cela s'ajoutent des masures, des boutiques et des fondouks. À l'époque de Moulay Slimane, la fermeture du port de Mehdia fut décidée en 1795, ainsi que celles d'autres ports afin de prévenir les infiltrations étrangères.

Histoire du site

Le site dont l'origine est obscure, selon un document du ministère de la Culture, occupe 40 hectares. Il a servi au Ve siècle Av. JC comme comptoir carthaginois appelé Thymiatérion, puis fut connu à l'époque romaine sous le nom de Subur.
L'historien alaouite Az-Zayani pense que Mehdia a été bâtie par les Bani Ifren au Xe siècle.
Au XIIe siècle, sous le règne des Almohades, le site baptisé al-Maamora a servi à la construction de bateaux et était un centre d'échanges entre les commerçants marocains et européens.
En 1515, les Portugais ont envahi la ville et y ont construit une citadelle dite «Sao Joao Da Maamora». En 1614, la citadelle fut prise par les Espagnols qui lui ont donné le nom de «San Miguel De Ultramar».
L'occupation espagnole a duré 67 ans.
En 1681, la ville fut libérée par le Sultan alaouite Moulay Ismaïl qui lui donna le nom d'Al-Mahdia (l'offerte).
Dar al-Makhzen, le palais du gouverneur, qui se trouve à l'intérieur de la Kasbah, et qui fait actuellement l'objet de travaux de restauration, a été bâtie à l'époque de Moulay Ismaïl.

 

 

 

 

 

 

 Repères

Consolidation

 

 

Les travaux de restauration portent essentiellement sur la reconstruction et la consolidation de la maçonnerie défectueuse, le grattage et la réfection des enduits gonflés et la reconstruction de la charpente et de la dalle traditionnelle.

 

 

Il est également prévu la réalisation de l'étanchéité traditionnelle du bâtiment, l'installation d'un réseau d'assainissement et d'évacuation des eaux, la réfection du carrelage et de la porte d'entrée principale du palais.

 

 

Les travaux de restauration sont supervisés par l'Association des lauréats de l'Institut national des sciences des monuments et du patrimoine.