La Mézière (France): La cuisson de viande à la façon des néolithiques

Source - http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Archeologie-cuisson-de-viande-a-la-facon-des-neolithiques-_35059-avd-20120831-63491107_actuLocale.Htm

Depuis février 2012 : l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) procède à des fouilles sur le site des Lignes de la Gonzée qui doit accueillir un lotissement. Une première phase s'est achevée en juin dernier ayant mis en évidence une quarantaine de foyers du néolithique avoisinant une construction monumentale sur poteaux de 50 m de long sur 12 de large soit 600 m 2 . Un foyer a été daté de moins 6 200 ans.

Cuisson façon néolithique

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Hier, sous l'égide du responsable des fouilles : Stéphane Blanchet, Jérémie Josselin et David Gâche ont procédé, sur une plateforme, à une reconstitution ou expérimentation de cuisson de viande : « À 8 h 30 un feu a étéallumé sur un foyer contenant quatre-vingts pierres de quartz et grès. La fosse a été chauffée jusqu'à 10 h 50 à environ 900°, explique Jérémie Josselin. Une à une, nous avons transféré les pierres dans une seconde fosse de 36 cm de profondeur à raison d'une couche de pierres, puis une couche d'orties, la viande et légumes, puis une seconde couche d'orties pour finir par une seconde couche de pierres. Le tout recouvert d'une motte de terre. »

Stéphane Blanchet précise que : « La viande n'a pas été choisie au hasard : une épaule d'agneau rappelant le mouton ou la chèvre de l'époque et du rôti de porc rappelant le porc sauvage. Les légumes : chou et tubercules dont des pommes de terre. »

Après 1 h 45 mn de cuisson, le tout a été découvert. Stéphane Blanchet résume l'expérimentation : « Elle est globalement positive : les viandes sont bien cuites et les légumes situées en périphérie du foyer sont parfaits. Il nous a manqué une petite épaisseur d'orties en seconde couche pour parfaire l'expérience. Nous recommencerons d'ici la fin du mois avec toujours les quartz trouvés sur place. »

Les fouilles archéologiques débouchent, et c'est tant mieux, sur des expériences qui enrichissent le savoir des contemporains, plus de 8 200 ans plus tard, et les papilles de la douzaine de chercheurs présents sur le site ainsi que le cameraman macérien Christophe Février et son fils Jean-Baptiste.

Le chantier de fouilles va se poursuivre encore un mois. Les archéologues vont terminer la fouille d'un tumulus, fortement arasé, de l'âge du bronze (moins 2 000 ans) et de dépendances gallo-romaines en stockage, caves et greniers, du I er et II e siècle.

 

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