FRANCE
Louvres - Les archéologues viennent de mettre au jour une nécropole gallo-romaine comprenant plus de 300 sépultures. Cette découverte exceptionnelle a eu lieu sur le futur emplacement d’un chantier immobilier rue de Paris. Cette fouille préventive a démarré au mois de juillet dernier et s’étend sur plus de 4000 m2.
Les traces d’un bâtiment mises au jour montrent que le site était habité dès l’Age du Fer, soit vers 800 ans av JC.
L’emplacement a ensuite été utilisé comme une carrière d’extraction de calcaire avec des paliers remontant vers la voie romaine Paris-Senlis. La carrière d’une superficie de 500 m2 a pu livrer quelques 1200 m3 de calcaire. Ceux-ci ont pu être utilisés pour l’aménagement de la voie romaine ou bien avoir simplement été évacués par cette dernière vers d’autres destinations. Puis la carrière a été abandonnée.
Le site, délaissé, devient alors progressivement un espace funéraire. C’est tout d’abord un cimetière pour les nourrissons comme le démontrent les 70 petits squelettes retrouvés tout autour de la carrière. Les archéologues ont également découvert quelques adultes, inhumés sans soin particulier. Leurs corps ont été comme rejetés face contre terre. A une époque où les adultes étaient incinérés selon des rites coûteux, certains étaient mis en terre à l’écart du village.
Puis le cimetière devint plus classique, avec des adultes plus nombreux, enterrés sur le dos dans des aménagements particuliers.
Vers le IIIe siècle, la carrière fut recouverte par un important amas osseux de restes de chevaux et de céramiques brisées. Les archéologues y ont retrouvé des restes de corps incinérés déposés dans des urnes ou en pleine terre, ce qui semble indiquer des rites funéraires différents.
A partir du IVe siècle l’occupation de la nécropole est plus dense , celle-ci s’agrandit et les tombes sont alors creusées dans les abords de l’ancienne carrière. Quelques 300 sépultures d’hommes, de femmes et d’enfants ont été découvertes. Elles comprennent le plus souvent des dépôts de céramiques, de bijoux ou de monnaies et les traces des cercueils sont encore visibles. Les archéologues ont également trouvé des objets de céramique ayant été utilisés durant un rite ou un repas funéraires. Parmi les offrandes retrouvées on note la présence d’animaux dissimulés dans des fosses.
A la fin de l’occupation funéraire antique, le site a été de nouveau habité. Plusieurs bâtiments datés du Moyen Age ont été repérés dont principalement un bâtiment voûté en pierre et doté d’un dallage dont la fonction n’est pas connue pour le moment.