INRAP / Photos : © Yannick Brossard, Inrap
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http://www.inrap.fr/archeologie-preventive/Actualites/Communiques-de-presse/p-16418-Journee-portes-ouvertes-samedi-5-octobre-2013-Mudaison-Saint-Bres-Herault-au-temps-de-la-Prehistoire.htm
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Notice du site : Pascale et Bérange (01-10-2013)
Dans le cadre de l’aménagement de la future ligne à grande vitesse du contournement de Nîmes et Montpellier, Oc’Via Construction a confié à l’Inrap la réalisation des fouilles préventives qui doivent être menées le long du nouveau tracé, sur prescription de l’État (Drac Languedoc-Roussillon). Une équipe d’archéologues de l’Inrap a ainsi investi une zone d’environ un hectare aux abords du cours d’eau Le Bérange et du Canal du Moulin sur les communes de Saint-Brès et de Mudaison.
La Préhistoire ressurgit à Mudaison et Saint-Brès
La fouille préventive concerne essentiellement l’étude de vestiges datés du Néolithique final (entre 2800 et 2400 avant notre ère). D’autres périodes d’occupation (âge du Bronze, âge du Fer, Antiquité), bien que moins représentées, ont également été observées sur le site. Les recherches font apparaître un réseau d’imposants fossés, dont l’exemple est rare dans la région, et révèlent ainsi le système d’enceintes lié à une zone d’habitat.
Vue générale du site néolithique de Pascale et Bérange faisant apparaître un réseau de fossés qui constituent un système d’enceintes liée à une zone d’habitat
À la fin de la Préhistoire, l’agriculture et l’élevage constituent les principales ressources des populations dont la mobilité est limitée par les mises en cultures et la création de stocks alimentaires. L’apparition des villages peut être liée à cette mutation importante dans le mode de vie. La question d’une éventuelle instabilité politique, générée par la concurrence entre les groupes humains, est clairement posée par l’apparition à cette époque d’habitats retranchés derrière des réseaux de profonds fossés.
Des habitats ceinturés de la fin de la Préhistoire
Les niveaux de sols occupés au Néolithique final ont été détruits au fil du temps par les travaux agricoles : l’essentiel des découvertes consiste en un réseau concentrique de fossés et de calages de palissades, marquant la succession d’occupations ceinturées dont le caractère défensif est possible.
Pièce foliacée étroite en silex
La variété et la nature des vestiges mobiliers découverts (récipients en terre cuite, objets en silex, en pierre, en os ou en cuivre, fragments d’outils et abondants rejets alimentaires) laissent penser que ces différentes occupations correspondent à autant d’installations villageoises, dont l’ampleur n’est pas encore connue.
Outil à pointe émoussée en os de caprin
L’abondance des éléments architecturaux atteste la présence de constructions associant terre et bois.
Éléments architecturaux en terre portant des impressions végétales
Un alignement de fosses à proximité semble être la source d’extraction et de préparation de la terre utilisée pour ces constructions.
Un des éléments les plus remarquables de ce site consiste dans la préservation de plusieurs murs de pierres, soubassements massifs et soignés de constructions aujourd’hui disparues.
Détail d’un mur de pierres
Une aire de stockage
À l’est du réseau de fossés, une aire d’ensilage regroupe une vingtaine de petits silos, creusés dans le sol et conservés sur environ 60 cm de profondeur. La majorité de ces fosses présente un profil à parois nettement convergentes et un fond plat ou légèrement en cuvette. Elles témoignent du stockage de denrées alimentaires dans ce secteur (céréales ou autres graines), conservées comme réserve de nourriture ou pour servir à l’ensemencement d’une prochaine récolte. L’incomplétude du profil de ces silos suggère qu’ils ont été détruits sur 40 à 50 cm, ce qui permet d’évaluer l’ampleur de l’érosion et des destructions survenues dans ce secteur depuis le Néolithique.
La datation des rares objets qu’ils contenaient permet de les rattacher au Néolithique final sans qu’il soit possible de préciser exactement cette attribution.
Une stratigraphie remarquable
Une seconde zone de fouille située au nord du Canal du Moulin a, quant à elle, livré des niveaux de sols anciens s’étageant du Néolithique à la fin de l’âge du Bronze. Bien qu’il ne s’agisse pas de niveaux d’habitats, ces témoins de fréquentation en bordure de rivière marquent l’attrait récurrent de cette zone alluviale pour les populations, dès la Préhistoire. Dans ce secteur, une tranchée profonde réalisée par l’équipe d’archéologues, en collaboration avec plusieurs spécialistes des paysages anciens, a permis la découverte exceptionnelle de la berge d’un ancien cours d’eau perpendiculaire à l’actuel Canal du Moulin. Le comblement de ce ruisseau, toujours fortement humide, a conservé les espèces animales et végétales qui fréquentaient ces berges au début de l’Holocène, il y a un peu moins de 10 000 ans.
Aménagements : Oc’Via
Contrôle scientifique : Service régional de l’Archéologie (Drac Languedoc-Roussillon)
Recherche archéologique : Inrap
Responsable scientifique : Muriel Gandelin, Inrap