Pour tout savoir sur les métamorphoses de Lutèce au IVe siècle, visitez cette nouvelle exposition qui éclaire une période charnière, décisive pour Paris, au tournant de l’Antiquité et de l’époque médiévale. Du 15 mars 2011 au 26 février 2012.
Plus largement, cette exposition évoque l’histoire de la Gaule à partir de la fin du IIIe siècle et les conséquences des grands bouleversements qui touchent les villes romaines.
À travers le cas de Paris, traité de manière privilégiée et comparé avec d’autres cités de Gaule et de l’Empire, le visiteur comprend la réalité géographique et urbaine de cette période complexe.
Les aquarelles présentées à la Crypte sont de Jean-Claude Golvin, spécialiste de la reconstitution des villes antiques. Pour la plupart inédites, elles intègrent les dernières découvertes archéologiques et présentent les évolutions urbaines et monumentales au moment où Lutèce prend le nom de Paris.
29 panneaux décrivent, par des textes sur les évolutions urbaines de Lutèce, ces présentations illustrées. Des vitrines complètent le dispositif de l'exposition en présentant de nombreux objets découverts lors des fouilles archéologique sur le site-même de la Crypte (tabletterie, verrerie, métaux précieux, céramiques).
D’avant Lutèce au Paris antique
La plus ancienne occupation humaine reconnue sur le site de Paris remonte au Mésolithique (-9000, -5000 ans avant J.-C.).
Des populations sédentarisées entre le néolithique et le premier Age du fer Entre 4500 et 2500 av. J.-C., des populations nomades se fixent dans la plaine alluviale de la Seine qui forme avec ses affluents un réseau hydrographique propice aux contacts et au commerce avec d’autres régions. Les premiers villages sont établis sur les berges du fleuve où se développent agriculture, élevage et divers artisanats : c’est ce que l’on appelle la période néolithique.
Deux gisements sur la rive droite témoignent de cette culture : - Le site du Grand Louvre (Cour Napoléon et place du Carrousel), fouillé en 1989-90, a révélé l’existence d’un ancien monceau (petit mont en bordure du fleuve) qui a gardé les traces d’une activité agricole.
- La fouille du site de Bercy, fouillé en 1991-92, a permis de mettre au jour un ancien bras de la Seine, antérieur au lit actuel, et au sommet de sa berge, les vestiges du premier village de Paris. Poteries, outils de chasse et de pêche ont été prélevés ainsi que les fameuses pirogues, conservées au musée Carnavalet.
Ces deux sites sont occupés pendant l’Age du Bronze et jusqu’à l’Age du fer, période durant laquelle apparaissent les premiers témoignages de pratiques funéraires et de la métallurgie. De nombreuses découvertes de ces périodes proviennent également du lit de la Seine.
Paris à l’époque gauloise Au 1er siècle av. J.-C, la région parisienne est occupée par un peuple gaulois, les Parisii. Ils tirent leur richesse du contrôle du cours moyen du fleuve et en particulier du commerce qui s’effectue avec l’Italie dès cette époque. Cette puissance se manifeste par un monnayage en or exceptionnel et l’établissement de sites fortifiés (oppida).
L’opposition de ce peuple à la conquête menée par Jules César se termine en 52 av. J.-C., par la célèbre bataille de Lutèce. Le lieu a été traditionnellement localisé dans l’île de la Cité où cependant aucune trace d’occupation gauloise n’a encore été découverte. Les recherches actuelles s’orientent vers l’hypothèse d’un oppidum des Parisii éclaté en plusieurs sites et d’une occupation de bord de berge aujourd’hui disparue.
Une fréquentation du site de Paris est cependant attestée avec certitude par la découverte, rue de Vaugirard en face du Luxembourg d’une tombe datée du milieu du 1er siècle av. J.-C.. Il pourrait s’agir de celle d’un cavalier de l’aristocratie gauloise passé au service de l’armée romaine.
Les débuts de la Lutèce romaine La situation de la ville romaine, au croisement d’un fleuve navigable et de l’une des principales routes Nord-Sud d’Europe occidentale, a favorisé son développement. Sous le règne de l’empereur Auguste (30 av. J.-C. - 12 ap. J.-C.), la ville est établie sur la montagne Sainte-Geneviève (actuel Quartier Latin). Ce qui deviendra l’île de la Cité et, sur la rive droite : le quartier de la Tour Saint-Jacques, sont également construits. Au 1er siècle, Lutèce est encore une cité modeste où les influences culturelles et techniques romaines se mêlent aux traditions gauloises.
La paix romaine : de la fin du Ier au milieu du IIIe siècle Pendant la paix romaine, la construction, le commerce et les activités artisanales ont pris un essor considérable. Lutèce est devenue une ville prospère comme le montrent certaines maisons au décor peint luxueux. Elle s’est surtout dotée de somptueux édifices publics ; un forum, des temples, deux édifices de spectacle et plusieurs établissements thermaux. Deux de ces monuments sont parvenus en partie jusqu’à nous, les thermes de Cluny et les Arènes de Lutèce. La crypte archéologique du parvis de Notre-Dame conserve également des vestiges urbains importants de cette période.
L’antiquité tardive : Lutèce devient Paris A partir du milieu du IIIe siècle ap. JC, Lutèce, menacée par les premières invasions germaniques devient un site stratégique dans la défense de l’Empire romain contre les barbares. L’instabilité politique et militaire transforme l’organisation urbaine. L’île de la Cité fortifiée en 308 devient alors le cœur actif de la ville tandis que la rive gauche est partiellement abandonnée. En 350, c’est encore à Lutèce qu’un chef militaire romain, Julien, se fait proclamer empereur par ses troupes. Charmé par les agréments de sa "chère Lutèce", Julien en vante ses vignes et ses figuiers, la beauté de la Seine et son eau pure.
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Les Arènes de Lutèce, par Olivier Lemaître. Production: Sequanamedia (http://lutece3d.net) :