Part.2
Une occupation romaine à Bus-la-Mésière
À Bus-la-Mésière, des prospections de surface réalisées en 1996 laissaient présumer l’existence d’un site romain, ce que vient confirmer la fouille réalisée sur une bande d’une vingtaine de mètres de large et plus de 300 m de long. Des vestiges de bâtiments dont on retrouve quelques éléments de fondation, des fosses et des fossés, révèlent un établissement des IIe-IIIe siècles installé non loin d’une importante voie de communication antique. Elle reliait Bavay (Nord) à Beauvais (Oise) et les archéologues ont vraisemblablement retrouvé sa trace sur le site. À ce stade des recherches, ils se posent encore des questions sur le statut du site : s’agit-il d’une unité agricole classique ou d’un relais routier à proximité de la voie ?
Bus-la-Mésière. Dans une cave ont été rejetés enduits peints et tuiles. © Stéphane Gaudefroy, Inrap.
Bus-la-Mésière. Dégagement des enduits peints dans la cave. © Stéphane Gaudefroy, Inrap.
Un certain luxe entourait en tout cas cette installation si l’on en juge par la découverte, inattendue et relativement exceptionnelle, de peintures murales rejetées dans une cave après la destruction d’un ou plusieurs bâtiments. Ces enduits peints de couleurs vives – rouge, ocre, vert – abondants, minutieusement prélevés sur le chantier, seront étudiés en laboratoire.
Bus-la-Mésière. Détail d’un enduit peint de couleur rouge. © Stéphane Gaudefroy, Inrap.
Bus-la-Mésière. Détail d’un enduit peint polychrome. © Stéphane Gaudefroy, Inrap
Un protocole d’intervention adapté
Sur ce type de tracé linéaire, étroit, les découvertes archéologiques étudiées avant leur destruction par les futurs aménagements ont la particularité d’être limitées à une zone comprenant l’espace de pose de la canalisation et celui de la piste de travail des engins, soit au total 20 à 25 m de large. Par ailleurs, dans la mise en œuvre de ces fouilles, l’Inrap est tenu de respecter les engagements pris par GRTgaz vis-à-vis de ses autres partenaires, particulièrement la profession agricole, pour le tri des terres, leur stockage, le maintien des drains ou encore la qualité de la remise en état après ses travaux. Les zones d’intérêt écologique (comme la ripisylve de la vallée de l’Avre) ont aussi été respectées. Enfin, les deux tiers du tracé ont fait l’objet d’une dépollution pyrotechnique préalable en raison des vestiges liés au premier conflit mondial.
Aménagement ! GRTgaz
Contrôle scientifique : Service régional de l’Archéologie (Drac Picardie)
Recherche archéologique : Inrap
Responsables scientifiques : Estelle Pinard, Cécile Brouillard, Stéphane Gaudefroy, Inrap