Les archéologues reconstituent l’histoire d’un quartier rennais du Moyen Âge à nos jours
INRAP
Source - http://www.inrap.fr/archeologie-preventive/Actualites/Communiques-de-presse/p-19257-Fouille-de-la-place-Saint-Germain-les-archeologues-reconstituent-l-histoire-d-un-quartier-rennais-du-Moyen-Age-a-nos-jours.htm
L’Inrap poursuit la fouille archéologique démarrée en août dernier place Saint-Germain à Rennes, dans le cadre de la réalisation de la ligne b du métro de Rennes Métropole. Une équipe d’une quinzaine d’archéologues intervient jusqu’à fin février à l’emplacement de la future station de métro. Après l’étude du quartier détruit en 1944, la deuxième phase de fouille a permis d’atteindre les niveaux médiévaux et de comprendre l’origine et l’évolution du quartier Saint-Germain entre le XIe et le XVIIIesiècles. De nombreux vestiges ont été mis au jour, parmi lesquels des installations en bois (bâtiments, systèmes de circulations, palissades…), une portion d’un cimetière médiéval ainsi que les restes du rempart de la ville édifié au XVe siècle. L’étude du quartier Saint-Germain apporte ainsi un éclairage nouveau sur l’histoire médiévale et moderne de Rennes.
Vue générale du chantier de fouille © Sandrine Lalain, Inrap
L’origine médiévale du quartier (XIe-XIVe siècles)
La fouille des niveaux inférieurs permet progressivement de reconstituer l’origine et la structuration du quartier Saint-Germain, installé sur un ancien méandre de la Vilaine. Au nord, une dizaine de sépultures ont été découvertes. Elles font partie d’un cimetière lié à l’église Saint-Germain. Sans doute antérieur à l’an Mil, ce cimetière se prolonge vers l’église.
Sépultures médiévales de la zone nord. Elles font partie d’un cimetière lié à l’église Saint-Germain. Sans doute antérieur à l’an Mil, ce cimetière se prolonge sous l’église. Nécropole nord © Elsa Jovenet, Inrap
Au XIe siècle, le méandre semble en fin de colmatage et le site est constitué de prairies inondables. Parmi les vestiges exhumés, des terrasses de remblais maintenus par des clayonnages en bois, indiquent qu’à partir du XIe siècle des aménagements colonisent peu à peu la berge depuis le nord.
Aménagements de soutènement d'une berge ancienne par un clayonnage de branchages entre des piquets (datation XIe-XIIe s.) © Sandrine Lalain, Inrap
À l’ouest de l’emprise, un ensemble de forts poteaux de bois indique la présence d’un probable pont ou franchissement sur pilotis, marquant un axe de circulation nord-sud sans doute ancien et prolongé au sud par un pont enjambant la Vilaine. Le centre de l’espace de fouille montre un sédiment très organique, gris à noir, riche en débris divers (céramique, os, végétaux).
Ossements d'animaux conservés dans les niveaux d'envasement liés au débordement de la Vilaine © Sandrine Lalain, Inrap
Plusieurs poteaux de bois y sont fichés, attestant l’installation de plusieurs bâtiments.
Vestiges principalement en bois témoignant des aménagements de la zone humide entre le XIeet le XIVe siècle © Sandrine Lalain, Inrap
Deux puits remarquablement conservés, aménagés à l’aide de tonneaux ont aussi été découverts.
Aménagement d’un puits par empilement de deux tonneaux, et son seau de puisage (fin XIVe-XVes.) © Sandrine Lalain, Inrap
À l’est, quelques fosses ont été creusées dans l’argile d’une terrasse alluviale naturelle. Vers le XIIIe-XIVe siècles, une ou plusieurs tanneries s’installent en bordure d’un ruisseau. D’autres activités artisanales, notamment une cordonnerie, ont pu se développer au XIVe-XVe siècles, comme le suggère la présence d’un dépotoir riche en déchets de cuir.
Restes de chaussures trouvées dans un dépotoir riche en déchets de cuir (XIVe-XVe s.) © Françoise Labaune, Inrap
PART.2