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Saint-Quentin-La-Motte-Croix-au-Bailly (France): Des occupations gauloise et gallo-romaine aux confins des territoires calète et ambien

PART.2
D’autres enclos ne contenant que très peu de structures se développent au sud et au nord. Plusieurs éléments témoignent de la vocation agricole de ce site, en relation avec l’espace domestique enclos. Un grand puits-citerne occupe un enclos situé au nord.

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Grand puits-citerne vu en coupe. © Inrap.

Le long de ce puits ont été mis au jour deux petits greniers ainsi qu’un certain nombre de chablis (traces d’arbres déracinés) témoignant de la présence d’arbres disséminés dans la zone. De même, un second enclos situé au sud contient en son centre un bâtiment sur poteaux ainsi qu’une série de chablis et trois puits. 

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Grenier sur 6 poteaux. © Inrap.
Un peu à l’écart de cet espace a été découvert un four à sel de l’époque gauloise dans un très bon état de conservation. Cette découverte n’est pas chose commune puisque seule une dizaine d’exemples a été mise au jour ces 20 dernières années dans la moitié nord de la France. Son dégagement, nécessairement minutieux, sera riche en enseignements, tant du point de vue de son mode de construction  que de son fonctionnement, mais aussi du statut de ce site. En l’état actuel de nos connaissances, les fours à sel semblent toujours être associés aux établissements gaulois ayant un statut privilégié.

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 Dégagement du four à sel gaulois. © Inrap.

Une occupation gallo-romaine

Une seconde zone de fouilles s’articule autour d’une longue voie d’accès bordée de fossés, sur plus de 200 m. Suivant une orientation nord-ouest/sud-est, elle organise une occupation plus tardive du IIe siècle de notre ère qui se développe à l’est de la ferme gauloise. 
Les investigations archéologiques en cours ne permettent pas encore de comprendre la fonction de cet espace où ont déjà été découverts quelques bâtiments sur poteaux et semi-enterrés, des fosses contenant un abondant mobilier ainsi que plusieurs fossés qui dessinent des enclos. 

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Double fossés gaulois puis gallo-romain de l’enclos carré.  © Inrap.

De nouvelles perspectives de recherches

Par sa position géographique particulière, le site de Gros-Jacques ouvre plusieurs perspectives de recherches. Positionné sur un rebord de plateau limoneux, au nord-est de la vallée de la Bresle, il est en effet implanté 5 km face à l’antique Briga (Bois-l’Abbé). Autour de ce camp militaire romain se développe progressivement 
une véritable agglomération. Il est par ailleurs situé à la limite des territoires calète et ambien. Dans ce contexte, les découvertes devraient éclairer sur la nature des occupations du site de Gros-Jacques, ses relations avec Briga toute proche, mais aussi plus largement sur les limites des territoires au sud de la Gaule belgique. 
Occupé en pleine période de Conquête romaine, le site répondra peut-être aux questionnements des archéologues sur les conséquences liées à cet évènement, en terme de changements ou d’adaptations. 

Une opération d’archéologie préventive de grande ampleur

Afin de concilier archéologie préventive et aménagement par la société SGD dans des délais très courts (3 mois), l’Inrap intervient en trois phases successives, permettant de libérer progressivement les terrains en vue de leur aménagement en co-activité. Afin d’atteindre ces objectifs, une forte mobilisation dans les moyens mécaniques et humains a été mise en place. Pas moins de trois ateliers de terrassement ont été déployés dès le démarrage de l’opération, ils mobilisent trois pelles mécaniques de 25 tonnes auxquelles leurs sont adossés deux Dumpers pour l’évacuation des terres et dont la gestion des déblais est assurée par un Bull, soit en tout 10 engins lourds. Au total, une vingtaine d’archéologues et un topographe sont également mobilisés sur la durée du chantier, à la fois pour suivre les décapages mais également pour la fouille et le relevé photographique et graphique des structures archéologiques rencontrées et ce afin de traiter le plus rapidement possible les zones à libérer en priorité. 

Aménagement : Communauté de communes Bresle maritime

Contrôle scientifique : Service régional de l’Archéologie (Drac Picardie)

Recherche archéologique : Inrap

Responsable scientifique : Vincent Lascour, Inrap