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Source - http://www.inrap.fr/archeologie-preventive/Actualites/Communiques-de-presse/p-19575-Decouvertes-archeologiques-a-Trets-du-Neolithique-au-Moyen-AgeJournee-porte-ouverte-dimanche-31-mai-2015.htm
À Trets (Bouches-du-Rhône), en amont de l’agrandissement de la ZAC de La Burlière par la Société publique locale d’aménagement Pays d’Aix territoires, une prescription de l’État (Drac Paca) a conduit une équipe d’archéologues de l’Inrap à réaliser une fouille préventive sur près de sept hectares. Des vestiges du Néolithique, de l’âge du Fer, de l’Antiquité et du haut Moyen Age sont actuellement mis au jour.
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La richesse du patrimoine néolithique de la plaine de Trets est connue depuis la fin du XIXe siècle grâce à de multiples découvertes, dont celle de stèles exposées au musée d’Archéologie national de Saint-Germain-en-Laye, mais les vestiges médiévaux éclairent d’un nouveau jour l’histoire de ce terroir.
Jusqu’à la fin du mois de juin, les archéologues exploreront le site.
Le Néolithique
Les occupations néolithiques s’étendent sur la totalité de la partie orientale du chantier et témoignent d’une installation humaine pérenne puisqu’elles couvrent toute la période.
Les vestiges les plus anciens remontent en effet au Néolithique ancien (6000-4800 avant notre ère). La plaine a donc été colonisée par les premières populations d’agriculteurs/éleveurs d’Europe. Ces premiers habitants, dont on ne soupçonnait pas la présence à Trets avant la fouille de La Burlière, n’ont laissé que peu de traces hormis des foyers à pierres chauffées et des fragments de céramique décorés au cardium (coquillage).
Les populations du Néolithique moyen (4600-3500 avant notre ère) ont laissé des empreintes plus tangibles : des traces de bâtiments qui doivent correspondre à des greniers sur pilotis, des habitations dans lesquelles subsistent des fonds de vases retrouvés calés dans de petites cuvettes. Ces bâtiments ainsi que de nombreuses fosses se situent de part et d’autre d’un chenal peu profond.
D’autres fosses indiquent enfin que l’occupation a perduré au cours du Néolithique final (3500-2400 avant notre ère).
L’âge du Fer
Après la fin du Néolithique, le site ne présente plus de trace de fréquentation humaine jusqu’au début de l’âge du Fer (790-545 avant notre ère). Ce retour de populations est marqué par l’aménagement de foyers à pierres chauffées dont sept sont disposés selon un alignement nord-sud et ont pu fonctionner de concert. Leur mode d’utilisation est déduit de comparaisons ethnographiques : on creuse un trou dans lequel on allume un feu que l’on recouvre de pierres, celles-ci formant alors une sole de cuisson. On y dépose de grandes quantités d’aliments carnés et végétaux puis on recouvre de végétaux et de terre pour une cuisson à l’étouffée. On considère généralement que ces foyers devaient servir lors d’événements cérémoniels ou festifs, rassemblant de nombreuses personnes.
Le Moyen Âge
Les traces de mise en culture pour l’époque antique sont rares, mais deux vastes aires d’ensilage du haut Moyen Age (fin VIIIe-fin Xe siècle) ont été identifiées. Les silos servaient à la conservation des grains sur le long terme et leur présence en grand nombre indique que la plaine alentour était cultivée et qu’elle n’était pas inondable. Il s’agit donc d’une découverte qui modifie d’une façon conséquente nos connaissances sur Trets au Moyen Âge, dont on pensait, à tort, le territoire inexploité car marécageux.
La concentration des silos indique qu’il s’agit de lieux de stockage à usage communautaire. Les grains stockés servaient pour la consommation des habitants, pour l’ensemencement des champs mais aussi pour les impôts à verser aux seigneurs locaux ou comme réserve en cas de disette.
Aménagement : SPLA Pays d’Aix Territoires
Prescription et contrôle scientifique: Service régional de l’Archéologie (Drac Provence-Alpes-Côte-d’Azur)
Recherche archéologique: Inrap
Responsable d’opération: Anne Hasler, Inrap