INRAP
Source - http://www.inrap.fr/archeologie-preventive/Actualites/Communiques-de-presse/p-19123-Du-nouveau-sur-l-agglomeration-antique-d-I-Palazzi-a-Venzolasca-Haute-Corse-.htm
Préalablement à la construction d’habitations à I Palazzi, sur la commune de Venzolasca (Haute-Corse), l’État (Drac Corse) a prescrit une fouille préventive afin d’étudier les vestiges d’une agglomération antique. Ces recherches, financées par l’État, au travers de la procédure du FNAP (Fonds national pour l’archéologie préventive), sont menées par une équipe d’archéologues de l’Inrap. Elles permettent aux chercheurs d’étudier un nouveau secteur du site d’I Palazzi, localisé sur un vaste plateau dominant la plaine littorale au sud de Bastia. Au cours des deux derniers siècles avant notre ère, une petite agglomération se développe au tournant de l’intégration du monde indigène insulaire, dans la sphère économique et culturelle romaine.
I Palazzi : une agglomération antique
© Cécile Martinez, Inrap
Le site d’I Palazzi a été mis évidence dans les années 1970 et a déjà fait l’objet de deux fouilles préventives (en 2001 et 2009). Plusieurs campagnes de sondages ont permis de circonscrire son étendue sur deux hectares. Il s’agit d’une agglomération édifiée par les populations insulaires, entre le IIe et le Ier siècles avant notre ère. Autour de deux rues perpendiculaires, elle se compose d’un habitat extrêmement dense aux murs de galets et d’argile et aux toits de tuile (tegulae et imbrices).
Un nouveau quartier exploré
La fouille actuelle de 2000 m², montre la continuité de cet habitat avec celui des parcelles voisines déjà fouillées.
© Cécile Martinez, Inrap
Les sols d’occupation, préservés sous l’épandage de matériaux de démolition, révèlent l’existence d’au moins deux états successifs de l’agglomération, entre 150 et 50 avant notre ère. Le peu de profondeur des anciens travaux agricoles et la présence d’un aménagement de terrasses ont permis la préservation sur une hauteur importante des édifices.
© Cécile Martinez, Inrap
L’abondant matériel domestique retrouvé (céramiques, monnaies et parures) illustre les échanges commerciaux particulièrement développés avec la péninsule italique et notamment avec la cité étrusque de Populonia située derrière l’île d’Elbe. Enfin la fabrication artisanale de tuiles sur place a été mise en évidence grâce aux structures démantelées d’un four et des déchets de cuissons.
L’abandon de l’habitat
© Cécile Martinez, Inrap
L'importance et la variété des importations dans cette agglomération confirment la large ouverture sur le monde méditerranéen d'un site comme I Palazzi et vont à l'encontre de l'image d'une communauté repliée sur elle-même.
Le chantier actuel mettrait en évidence un épisode de destruction brutale avec traces d’incendie suivi d’une restructuration complète de l’habitat vers la fin du Ier siècle avant notre ère. À partir de la fin du Ier siècle avant notre ère, le site est abandonné. Cela semble correspondre au développement de la cité romaine de Mariana, fondée en 100 avant notre ère, dans la plaine de Lucciana à 5,5 km du plateau. Sur les parcelles explorées, l’occupation semble cesser dès la période Augustéenne (-27 avant notre ère – 14 de notre ère).
Contrôle scientifique : Service régional de l’Archéologie, Drac Corse
Recherche archéologique : Inrap
Responsable scientifique : Philippe Chapon, Inrap