INRAP / Photos: Denis Gliksman, Inrap
Source - http://www.inrap.fr/archeologie-preventive/Actualites/Communiques-de-presse/p-18400-Decouverte-d-une-tombe-a-char-gauloise-exceptionnelle-a-Warcq-Ardennes-.htm
Une équipe mixte, composée d’archéologues de la cellule départementale d’Archéologie des Ardennes et de l’Inrap, mène actuellement la fouille d’une tombe aristocratique gauloise à Warcq (Ardennes). Sur prescription de l’État (Drac Champagne-Ardenne), ce chantier est réalisé sur le tracé de l’autoroute A304, aménagé par la Dreal, entre Charleville-Mézières et Rocroi.
Depuis le 3 juin, et pour une durée de trois semaines, archéologues et anthropologue dégagent cette « tombe à char ». Ce type de tombe aristocratique émerge dès le VIIe siècle avant notre ère – au cours du premier âge du Fer – et s’achève avec la fin de la période gauloise, au début de notre ère. Les chars les plus anciens sont équipés de 4 roues (comme celui de Vix) ; et de 2 roues au second âge du Fer. Le défunt, homme ou femme, est généralement inhumé sur le char, objet de prestige et symbole social. La Champagne-Ardenne est célèbre pour de telles découvertes (notamment Bourcq et Semide dans les Ardennes…) généralement datées du début du second âge du Fer (Ve-IVe siècles avant notre ère).
Pour l’heure, la fouille n’a dévoilé que les niveaux supérieurs de la chambre funéraire de 15 m². Sa couverture en bois est constituée de planches soutenues par une travée centrale et des montants sur les parois de la fosse. Plusieurs éléments du char apparaissent déjà : les bandages de fer des roues dont l’intérieur est recouvert de feuilles d’or, de probables cabochons de moyeux en bronze sertis de pâte de verre, des planches. Enfin, dans l’angle sud-est, des éléments décoratifs en bronze ont été découverts, encore engagés dans le bois du timon. Pour l’heure, ces objets atypiques ne permettent pas de situer précisément la chronologie de cette tombe à char.
Par ailleurs, fait rarement observé, le long de la paroi ouest, sont apparus deux chevaux de petite taille dont les restes osseux sont encore en connexion. Au final, tous ces éléments offrent, semble-t-il, peu de comparaison avec les tombes à char connues à ce jour, ce qui renforce le caractère exceptionnel de cette découverte.
Contrôle scientifique : Service régional de l’Archéologie (Drac Champagne-Ardenne)
Recherche archéologique : Cellule départementale d’Archéologie des Ardennes / Inrap
Responsable scientifique : Bertrand Roseau, cellule départementale d’Archéologie des Ardennes (Conseil général des Ardennes)
Spécialistes objets métalliques gaulois, anthropologie, archéozoologie : Émilie Millet, Sandrine Thiol, Alessio Bandelli, Inrap